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Par Pierre Havez

LMA : phase III et levée de fonds en cours pour Priothera

En phase 3 d’une étude clinique internationale, la biotech basée à St-Louis (68) prépare une levée de fonds de 60 M€ pour soutenir et diversifier son développement clinique.

Le CEO de Priothera, Florent Gros, a créé plusieurs biotechs au cours de sa carrière et dirigé plusieurs fonds d’investissement au sein de Sanofi, Novartis Venture Fund et Earlybird Venture Capital.

Le CEO de Priothera, Florent Gros, a créé plusieurs biotechs au cours de sa carrière et dirigé plusieurs fonds d’investissement au sein de Sanofi, Novartis Venture Fund et Earlybird Venture Capital.

Au fil de la confirmation des promesses de son candidat médicament pour le traitement des cancers du sang et de la moelle, la discrète biotech installée à la frontière franco-suisse sort du bois. L’entreprise, fondée en 2020 par des anciens de Novartis à partir d’une molécule – le mocravimod – développée et testée en phase 2 par le laboratoire suisse, fait valoir depuis sa création des perspectives encourageantes. « Les patients atteints de LMA (leucémie aiguë myéloïde) qui ont aujourd’hui la chance d’être traités par desgreffes de cellules souches sont exposés à une probabilité de décès de 10 % à un an, et de30 %à deux ans, en raison d’un risque élevé d’effets secondaires, le GvHD, lorsque le greffon se retourne contre son hôte et attaque ses tissus » , explique le CEO et cofondateur de la biotech, Florent Gros, qui a lui-même vécu cette situation de donneur pour sa soeur atteinte de ce cancer du sang. « L’avantage de notre molécule est qu’elle traite à lafois cet effet secondaire tout en conservant un effet anti cancer prononcé. » Selon les études de Novartis, le mocravimod améliore ainsi le taux de survie des malades jusqu’à 40 % à deux ans par rapport aux traitements actuels, en diminuant la réaction du greffon contre l’hôte, et ce, sans réduire l’activité anti-cancer, ni entraîner d’effets secondaires.

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Avec un taux de pénétration élevé d'environ 70 %, notre technologie cible un marché d'i Md$, rien qu'en Europe, au Japon et aux États-Unis.

Une phase 3 à deux objectifs

Pour valider ces premiers résultats, Priothera vient de lancer une étude clinique de phase 3 sur deux doses en aveugle auprès de 250 patients dans une centaine d’hôpitaux dans le monde : États-Unis, France, Royaume-Uni, Japon, Taïwan, Amérique latine, etc. « Cette phase vise deux objectifs : une diminution de 20 % du risque de récidive à un an et/ou une augmentation de 20 % de la survie des patients à deux ans », précise le dirigeant. Les résultats définitifs seront donc connus fin 2026, pour une mise sur le marché envisagée fin 2027.

Afin de financer ces études, l’entreprise espère finaliser d’ici le premier trimestre 2025 une levée de fonds d’environ 60 M€, soit l’équivalent de la somme déjà récoltée depuis son démarrage. « Les discussions de financement progressent positivement auprès de nos investisseurs historiques le fonds suédois HealthCap, l’Irlandais Fountain Partners, le fonds Abrdn à Boston et Earlybird à Berlin – ainsi que la Banque Européenne d’Investissement (BEL). Pour le tiers du financement restant à lever, nous visons des nouveaux fonds de capital-risque en Europe ou aux États Unis », confie Florent Gros. Outre l’étude de phase 3 en cours contre la LMA, ces fonds serviront également à initier une nouvelle étude pour le même principe de traitement par cellules souches appliqué cette fois aux cellules CAR-T, dans la lutte contre les lymphomes diffus à grandes cellules B (une autre forme de cancer du sang), en France et en Allemagne, l’année prochaine.

Un marché d’i à 2 Mds$

L’accélération du développement clinique de Priothera vise à offrir une nouvelle forme de traitement effkace à des malades aujourd’hui dépourvus d’alternative.
La leucémie aiguë myéloïde touche aujourd’hui environ 20 000 malades en Europe, dont la moitié seulement bénéficie de transplantations, malgré les risques de rejet que ces interventions représentent. Or, un seul concurrent, le laboratoire AbbVie, se positionne actuellement en phase 3 pour une molécule relativement ancienne et toxique, pouvant fragiliser les patients. « Le besoin médical est très important, insiste Florent Gros, personnellement concernépar la maladie au sein de sa famille. Avec un taux de pénétration élevé d’environ 70 %, notre technologie cible un marché d’1 Md$, rien qu’en Europe, au Japon et aux États-Unis, le coût du traitement étant estimé dans une fourchette de 100 000 à 200 000 $ selon lespays ».
À terme, une fois validé pour la LMA, le même principe de traitement par cellules souches pourrait s’appliquer à d’autres maladies du sang (MDS, LHL, ALL), soit un potentiel global de 2 Mds$.